ACTUALITÉ : PARCOURS ATYPIQUES…

Guingamp – Avec leur cosmétique, ils remportent un concours

Maxime Questel, Louise Keryquel et Julie Chahir n’ont pas lésiné sur la présentation
de leur stand. Tout a été pensé en matière de marketing : de la petite carte de visite
au site web. © Ouest-France

Ils sont trois étudiants et ont présenté, jeudi, leur perle de Koraÿe : un double sérum solide pour prendre soin de sa peau. Leur cosmétique a remporté le premier prix de l’innovation.
U’Cosmetics, c’est un concours national, voire international, organisé par des étudiants de l’Université catholique de l’Ouest (UCO), à Guingamp. Jeudi, avait lieu la 15 e édition de l’événement pour lequel concourraient 46 projets étudiants. Parmi lesquels celui de Louise Keryquel, Maxime Questel et Julie Chahir. Trois élèves ou ancien élève de l’UCO de Guingamp, qui ont remporté le premier prix de l’innovation du concours. Cette année, le thème qui leur était imposé mettait en lien les cosmétiques et la mer. De quoi inspirer les trois jeunes bretons. « Cela a fait tout de suite écho. » Alors, depuis septembre, ils planchent sur un projet qui se concrétisera au fil des mois par la perle de Koraÿe. Une petite bille solide, destinée à remplacer votre tube de crème pour la peau, notamment à des fins écologiques.
« Surfer sur la tendance »
« C’est un double sérum solide, qui hydrate, protège et revitalise la peau », explique Louise. « On l’a pensé
avec des actifs qui répondent aux besoins de la peau en milieu marin, pour le concours, complète Julie. Mais on a aussi créé trois dérivés pour le climat de la montagne, un environnement pollué et un sérum exfoliant. » Toutes deux ont elles-mêmes élaboré leurs propres recettes, perfectionnées au prix d’innombrables essais. Maxime, quant à lui, s’est concentré sur l’aspect marketing du produit. Stand décoré en 3D, pull floqué, site internet, vidéo de présentation, emballage : tout y est. « Cette forme solide permet d’avoir plus d’actifs dans le sérum, souligne-t-il. On le vend par flacon de verre contenant 31 perles, soit une par jour pour un mois. Ce qui permet à l’utilisateur de les consigner pour une recharge à moindre prix. » Ne restait plus qu’à tester. En main, la jolie petite bille est toute froide. Il faut d’abord l’écraser dans la paume de sa main avant de frotter avec vigueur l’émulsion que l’on peut ensuite appliquer sur la peau. « On a surfé sur la tendance du soin solide et du Do-it-yourself (de l’anglais « fais-le toi-même », N.D.L.R). Ce n’est pas encore une habitude du consommateur. À nous de l’éduquer à cette nouvelle utilisation », présente le groupe.
Quelle suite pour le projet ?
En fin de journée, leur sacre a été officiellement annoncé par le jury, constitué de professionnels du secteur. Une reconnaissance de bon augure pour ces étudiants en fin de cursus, dont le projet pourrait être porté par des investisseurs. « On peut tenter de participer à d’autres concours ou se lancer par nos propres moyens. On se laisse le temps d’y réfléchir », préconisent-ils à l’heure de savourer ce premier prix.
Paul LOUAULT (O.F 23/03/24).

Saint-Brieuc – Ces lycéens participent à une mission fictive sur Mars

Clara Mazurat.a été sélectionnée pour participer à l’United Space School, à
Houston, aux États-Unis. © Ouest-France
Maël Estable devant sa fusée qu’il a construit à l’échelle 1,5, dans le jardin de la
maison familiale, dans les Côtes-d’Armor. © Ouest-France

Deux lycéens de Saint-Brieuc sont les seuls Français sélectionnés pour faire partie d’un programme leur
permettant de participer au lancement fictif d’une mission sur Mars, avec la Nasa, aux États-Unis.
L’histoire
L’objet blanc non identifié trône en plein milieu du jardin de la maison familiale. « J’ai commencé à construire ma fusée tout seul, quand j’avais 12 ans», sourit Maël Estable. Thomas Pesquet partait pour l’ISS (Station spatiale internationale), j’avais envie d’être un peu astronaute à mon échelle », confie celui qui a aujourd’hui 16 ans. Derrière lui, une réplique à échelle 1,5 de la navette de SpaceX, Crew Dragon. Si ce modèle-là n’a pas prévu de décoller de Plédran (Côtes-d’Armor), le lycéen a déjà planché sur de plus petites fusées, conçues grâce à son imprimante 3D. Celles-ci ont déjà quitté le sol pour atteindre entre 50 à 100 m de haut ! L’été marque un tournant pour le Costarmoricain. Il s’envolera, littéralement cette fois-ci, en direction de Houston, aux États-Unis, pour participer à une mission fictive sur Mars, en collaboration avec la Nasa (agence spatiale américaine).
Comme 49 autres jeunes sélectionnés de 25 pays. Deux seulement sont Français, scolarisés au lycée Saint-Charles-La Providence, à Saint-Brieuc. L’établissement est le seul du pays à proposer de participer car il a accueilli comme élève Jean-Loup Chrétien, le spationaute. Le parcours de sélection commence dès le début d’année : lettres de motivation en français et en anglais, entretien oral de quinze minutes… À la fin, il ne reste que deux élèves, une fille et un garçon. Tout est pris en charge sauf le billet d’avion, pour lequel ils peuvent solliciter des entreprises, entre autres.
Filmer l’aventure
Clara Mazurat a aussi décroché son ticket. « C’était un rêve pour moi, s’enthousiasme-t-elle. Depuis que je suis rentrée en 6e, je savais que je voulais participer au projet. » La Nasa, Houston, c’est une opportunité unique. « Depuis toute petite, je lis énormément sur le sujet, je participe à des nuits d’observation… »
Les deux jeunes décolleront le 14 juillet et reviendront quinze jours après. Sur place, ils intégreront des groupes de travail autour de la mission, rencontreront des ingénieurs et auront l’occasion de voir des lanceurs comme Saturn V, les capsules de la mission Apollo… « Elles ont permis d’aller dans des mondes hostiles où le danger est partout… C’est la beauté de cette technologie qui me passionne le plus », explique Maël Estable. Élément qui a convaincu le jury, c’est que les deux élèves vont filmer leur aventure. Clara Mazurat fera « des mini-interviews des gens sur place » et Maël Estable, « des formats plus longs, que l’on montrera aux élèves en rentrant ». Un tremplin, avant de marcher dans les traces de Claudie Haigneré ou de Thomas Pesquet ? Gaëlle COLIN et Marius JOLY (O.F 06/03/24).

Quessoy – Guidés par d’anciens lycéens, ils ont trouvé leur voie

Léandre Ballay, Anaïs Chevallier et Youenn Le Doaré se sentent épanouis dans
leurs choix professionnels. © Ouest-France

Léandre Ballay, Youenn Le Doaré et Anaïs Chevallier étaient élèves à la Ville-Davy. Grâce aux témoignages d’anciens élèves, ils ont choisi des parcours atypiques. Ils racontent.
Témoignages
S’orienter n’est pas une mince affaire. Plutôt que de faire intervenir des professionnels de l’orientation, le lycée de la ville-Davy choisit chaque année de faire appel à d’anciens élèves installés dans la vie active. Ils étaient une trentaine cette année. Trois semblent sortir de l’ordinaire.« Notre parcours professionnel ou post-bac s’enracine dans des témoignages d’anciens élèves, comme nous actuellement », assurent Léandre Ballay, Youenn Le Doaré et Anaïs Chevallier.
Les voyages ouvrent l’esprit
Partie au Togo pendant un peu plus d’un mois, cette dernière y serait bien restée. « La joie de vivre des Togolais est contagieuse », dit-elle. Youenn Le Doaré, lui, ne reviendra pas en France si ce n’est pendant des vacances. « Le Québec manque de main-d’œuvre. Mon coup de cœur pour le pays est définitif. Leur ouverture d’esprit fait que j’aime les gens là-bas. Ma passion pour l’environnement s’y exprime totalement. Je décontamine les sols des anciennes usines démantelées ainsi que l’eau et l’air », indique-t-il. Installé depuis cinq ans au Québec, son projet est d’en devenir résident permanent.
Léandre Ballay a dû montrer patte blanche avant d’être accepté en formation gestion forestière au Cégep de Rimouski, le long du fleuve Saint Laurent à 300 km de Québec. « Avant de partir en septembre, j’ai dû travailler à la Cooperl pour gagner suffisamment d’argent pour subvenir à mes besoins, condition obligatoire pour être accepté au Québec. » La forêt d’enseignement du Cégep, où il apprend son métier, fait 2 000 hectares. « On y marche dans plus d’un mètre de neige. Mes pas rencontrent des orignaux. J’adore apprendre la gestion de la forêt et préparer les futurs abattages. Les cabanes à sucre où coule le sirop d’érable, c’est génial. Et surtout, là-bas on apprend à devenir un homme avec des gens très ouverts et attachés, comme moi, à la nature. Vais-je y rester après mes études ?» s’interroge-t-il. «J’ai encore deux ans pour y réfléchir. »
Anaïs Chevallier finalement n’est pas restée au Togo. Elle travaille dans un centre d’hébergement pour femmes victimes de violences conjugales après avoir fait un stage auprès de personnes en demande d’asile. « J’aide les femmes victimes de violence à faire des démarches administratives et à trouver un logement ou un travail », précise-t-elle. Mais le Togo reste dans un coin de sa tête. Comme ses deux collègues qui ont choisi le Québec, le fait de ne pas se sentir stressé de pouvoir soigner la nature ou les hommes et les femmes a pesé dans leur orientation (O.F 25/01/24).